En 2029, à la suite d’un crime encore non puni par la justice, une révolution éclate en France, « la Revenge week », où les victimes se vengent des exactions commises par leurs bourreaux. Un pacte citoyen est alors fondé pour arrêter ces émeutes : « la transparence citoyenne ». Celui-ci est fondé sur la bienveillance partagée et la responsabilité individuelle.
Durant 20 ans et sous l’idée d’un architecte, se construit une nouvelle société. C’est ainsi qu’en 2049, toutes les maisons, entreprises et institutions sont construites en verre, toutes transparentes, sans isolation sonore. « Vous exposez déjà tellement sur les réseaux que vous ne devez rien avoir à cacher ». Si l’on voit tout et l’on entend tout, plus aucun crime ne peut avoir lieu.
C’est ainsi que se construit une nouvelle société sécuritaire. Pourtant, un crime a bien lieu dans une maison au sein d’un de ces nouveaux quartiers. S’en suit une enquête menée par la narratrice de ce roman qui nous emmènera bien au-delà de ses investigations, sur une vraie réflexion sur nos apparences, nos peurs et nos fêlures.
On se retrouve ici dans une dystopie effrayante au sein d’une société extrêmement bien détaillée par l’autrice qui nous emmène sans mal à nous projeter dans ce récit. L’enquête nous tient en haleine jusqu’à la fin du livre, mais ce que j’ai préféré ce sont les réflexions dans lesquelles elle nous renvoie.
La presse a-t-elle été remplacée par l’opinion ?
A travers les réseaux sociaux, à force de nous comparer, nous jalouser, ne finissons-nous tous pas par nous imiter ?
Est-ce que tout voir, c’est vraiment tout savoir ?
La sécurité peut-elle primer sur l’intimité ?
Cette enquête fictive conduite en 2049 nous propose de mener une double enquête en nous questionnant sur les dérives de nos comportements actuels.
« Panorama » de Lilia Hassaine aux Editions Gallimard.
